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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Le vote Trump ou la revanche des hommes blancs (Adam Shatz)

10 Novembre 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Amériques, #États-Unis, #Racisme

Capture d'écran Youtube

Capture d'écran Youtube

La victoire quasi apocalyptique de Donald Trump signe la fin de l'exceptionnalisme américain : une certaine idée de l'Amérique, comme modèle démocratique, est morte. Trump ne l'a pas directement tuée ; il a simplement déclaré sa mort avec une campagne aussi extravagante que réactionnaire. « C’est le cauchemar », m'a écrit une amie française dans un mail. Je lui ai répondu : c'est pire que le cauchemar, c'est la réalité

Mais comment expliquer cette réalité, le fait qu'une majorité des électeurs américains a cédé à la tentation Trump ? Ce n'est ni la misère économique ni le racisme et la xénophobie, bien que l'intolérance, ancrée dans l'histoire de l'Amérique profonde, soit un facteur très important dans l'imaginaire “trumpien”. Ce qui explique la victoire de Trump est la cristallisation d'un fantasme idéologique chez des électeurs qui voudraient retrouver un monde où les Blancs, les hommes blancs, étaient les « natural leaders », et les minorités reléguées à une place subalterne. Un Noir à la Maison Blanche était, pour eux, une insulte insupportable. Au lieu de se sentir fiers que leur leader parle avec sophistication et élégance, ils se sentaient humiliés…

Les intellectuels libéraux ont dit leur incompréhension, le choc de voir un homme d'une telle incompétence et d'une telle vulgarité plaire à l'électorat. Mais ses admirateurs adorent Trump non pas malgré son incompétence et sa vulgarité, mais grâce à ses qualités, dans lesquelles ils se reconnaissent.

Un récit a émergé pendant la campagne électorale et s'est vite répandu : les “trumpiens” sont des losers de la mondialisation. Ils rejettent « le système » parce que personne ne les écoute. Les élites à New York et Washington les regardent avec mépris, comme s'ils étaient incapables de s'adapter à une nouvelle économie fondée sur les entreprises de technologie et de services. Ce récit, que J.D. Vance a popularisé dans son essai Hillbilly Elegy où il explique pourquoi les pauvres soutiennent Donald Trump, n'est pas faux. Mais il n'est pas suffisant.

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