Le système concentrationnaire nazi 1933-1945 (Fondation pour la Mémoire de la Déportation)
Nous reproduisons ci-dessous une plaquette de synthèse éditée par la fondation pour la mémoire de la déportation en 2005
Bienvenue sur le site de la Fondation pour la mémoire de la déportation
Créée en 1990, la Fondation s'est fixée comme objectif de pérenniser la mémoire de l'Internement et de la Déportation au-delà de la génération des témoins et de faire connaître les valeu...
Dépliant de la FMD sur le système concentrationnaire nazi
Portraits signalétiques de détenus à leur arrivée au camp d'Auschwitz entre 1942 et 1944. Photographie du service d'identification d'Auschwitz (musée d'état d'Auschwitz)
Détenu politique allemand |
Détenu politique français |
Détenu politique juif |
Tzigane |
German political prisoner |
French political prisoner |
Jewish political prisoner |
Gipsy |
Deutscher politischer Shutzhäftling |
Französischer politischer Shutzhäftling |
Jüdischer politischer Shutzhäftling |
Zigeuner |
Témoin de Jéhovah |
Apatride |
Asocial |
Homosexuel |
Détenu de droit commun |
Jehovah's Witness |
Staleless person |
Anti-social |
Homosexual |
Professional criminal |
Bibelforscher |
Staatenloser |
Asozialer |
Homosexueller |
Befristete Vorbeugehaft (BV) |
Etoile juive
Jewish star
Judenstern
L'EXTENSION DU REICH 1939-1943
LE NAZISME :
Une idéologie fondée sur les théories exposées par Hitler dans "mein Kampf" qui préconise :
• La supériorité de la "race aryenne" dont le peuple allemand serait le plus pur représentant appelé à dominer les "races inférieures".
• La haine du Juif, ennemi de race et responsable de tous les maux de l'Allemagne
• La théorie de l'espace vital selon laquelle le peuple allemand doit conquérir des territoires vers l'Est, pour assurer sa survie
Sous le régime nazi, la valeur sociale de l'individu relève d'une appréciation d'État qui décide si une vie est digne ou non d'être vécue.
Antidémocratique par essence, instaurant une véritable mystique du chef, l'idéologie nazie fait de tous ses opposants réels ou présumés, des ennemis du peuple allemand qu'il faut châtier ou éliminer.
Les camps de concentration et d'extermination sont la forme la plus aboutie de ces théories.
Carte des principaux camps de concentration, centres d'euthanasie et centres d'extermination ouverts parle régime nazi.
Les nazis ont conçu et mis en application un système concentrationnaire placé sous la responsabilité de la SS, dont Heinrich Himmler est le chef suprême (Reichsführer SS).
Ce système recourt à des mesures coercitives et disciplinaires inspirées des méthodes militaires prussiennes, du régime des pénitenciers allemands et de l'idéologie raciste du nazisme, mises en pratique par la SS avec une brutalité sans égal, un mépris total de la vie et des êtres "inférieurs", des ennemis du régime et des ennemis de "race".
Le système devient une gigantesque entreprise de négation de toute valeur et de tout droit de la personne humaine. Véritable univers de mort, lente et expiatoire pour les "opposants et résistants" ennemis du Reich, immédiate pour les "ennemis de race" (Juifs, Tsiganes, Slaves), il se caractérise en outre par une étonnante bureaucratie et l'instauration d'une hiérarchie interne des détenus à la dévotion de la SS, certains détenus (en général de droit commun) étant investis de pouvoirs absolus sur les autres.
Jusqu'en 1939, les détenus sont des ressortissants du Reich, classés par catégories, en opposants politiques (triangle rouge), asociaux (triangle noir), reclus de droit commun (triangle vert).
L'internationalisation et l'extension de ce système commencent dès septembre 1939, avec l'invasion de la Pologne (début de la Deuxième Guerre mondiale). L'effectif des détenus ne cesse dès lors d'augmenter et leurs conditions de vie de se dégrader. Aux catégories se superposent désormais les nationalités.
L'extermination des Juifs, ou Solution Finale de la question juive en Europe, commencée dès les dernières semaines de l'année 1941, atteint son apogée entre mi-1942 et mi-1943, puis décroît jusqu'à fin 1944, faisant au total entre cinq et six millions de victimes.
A partir de 1943 et jusqu'à l'effondrement du Reich, sans jamais perdre sa vocation d'élimination des ennemis du régime, de répression, de coercition, et de terreur, le système ajoute celle d'immense réservoir d'êtres humains, voués au travail forcé, d'autant plus exténuant qu'il s'accompagne de sous alimentation et d'un dénuement absolu dans la lutte contre le froid, la chaleur, la maladie ou les accidents. Contraints de travailler à des cadences infernales, cette population d'esclaves est répartie dans une multitude de Kommandos1 relevant des camps centraux, à travers le Reich, pour participer à la production dans tous les secteurs militaires et civils de l'économie allemande (avions, fusées V1 et V2, chars, armement et munitions), ou à la création des infrastructures routière, ferrée, maritime avec en particulier en 1944-45 l'enfouissement des sites de mises au point et d'expérimentation des armes secrètes.
Parallèlement aux travaux dits de production, sources de profits considérables pour la SS qui loue cette main d’œuvre, les détenus sont maintenus dans un état d'agitation et d'angoisse permanent, fait pour décourager toute tentative d'organisation collective, de solidarité et d'évasion.
Le moindre prétexte est saisi pour infliger des sanctions arbitraires et faire souffrir encore davantage le détenu, souvent jusqu'à sa mise à mort.
La durée moyenne de vie dépasse rarement neuf mois.
Les malades incurables et les inaptes au travail, c'est-à-dire les "inutiles", sont périodiquement éliminés par injections mortelles ou par envoi dans les chambres à gaz des camps (quand il en existe) ou dans les centres d'euthanasie (dont notamment celui d'Hartheim en Haute Autriche).
Les médecins SS se livrent en outre, dans les camps, à des expériences pseudo-médicales d'une barbarie inouïe sur des détenus hommes, femmes et enfants. Des détenus classés "politiques" parviendront cependant, non sans risques, à occuper des fonctions clé dans l'administration interne, à y supplanter les "droit commun", et à créer des organisations clandestines favorisant certaines formes de résistance, de solidarité, d'entraide et de renseignement.
1 équipe de travail affectée à une tâche particulière et par extension camp annexe.
LA DÉPORTATION PARTIE DE FRANCE
En France, la déportation poursuit deux objectifs :
Avec la collaboration des autorités françaises de Vichy, réprimer et décourager toute velléité de résistance ou d'opposition dans la population, par l'emprisonnement généralement suivi d'un envoi en camp de concentration (les résistants pris les armes à la main ou convaincus de faits ayant entraîné la mort de soldats allemands, étaient condamnés à mort et exécutés, ainsi parfois que de simples otages exécutés pour terroriser la population et l'inciter à la soumission).
Mettre en œuvre la "Solution finale de la question juive en Europe", en déportant vers les camps d'extermination hommes, femmes et enfants, raflés par familles entières, le plus souvent à l'initiative du régime de Vichy.
Une minorité de ces déportés échappe, lors de la sélection à l'arrivée, à une mise à mort immédiate et est retenue pour travailler dans des Kommandos particulièrement durs, où le sursis qui accordé n'est que de courte durée.
A la distinction fondamentale entre déportés par mesure de répression et déportés de persécutions, s'ajoutent quelques cas spécifiques de déportation qu'il convient de mentionner, comme celle des Tsiganes, des témoins de Jéhovah et des homosexuels, déportés depuis les territoires annexés ou placés sous administration militaire allemande, du Nord et de l'Est de la France, ou encore celle des "Juifs conjoints d'Aryennes", soustraits au processus de la Solution finale et déportés vers l'île anglo-normande d'Aurigny.
Entre arrestation et déportation, les déportés séjournent pendant une durée indéterminée dans des prisons (Fresnes, Montluc, Beaumettes, Blois, le Hâ à Bordeaux etc.) ou des camps d'internement (Pithiviers, Beaune-La-Rolande, Rivesaltes, Gurs, Châteaubriant, Voves, Le Vernet etc.), relevant des autorités de Vichy, parfois aussi partiellement des autorités allemandes d'occupation.
Les transports de déportation s'effectuent, depuis les camps de regroupement et de transit (Drancy, Compiègne, Romainville etc.) sous autorité allemande, par trains composés de wagons à bestiaux, où les détenus, entassés sans sanitaires, sans eau et sans aération, pendant des jours et des nuits, sont déjà épuisés quand ils ne sont pas morts ou devenus fous, avant leur arrivée en camp de concentration.
AU TOTAL 162 000 PERSONNES ONT ÉTÉ DÉPORTÉES DE FRANCE VERS LE SYSTÈME CONCENTRATIONNAIRE NAZI
86 000 1 par mesure de répression, (résistants, opposants antinazis, otages) essentiellement depuis les camps de regroupement de Compiègne et de Romainville. Le taux de mortalité est estimé à un peu plus de 40% (soit environ 35 000 morts dont 1500 en chambre à gaz).
1 Selon résultats des travaux de la Fondation au 11 janvier 2004)
76 000 1 parce que Juives, dont 11 000 enfants, essentiellement depuis le camp de regroupement de Drancy, vers Auschwitz Birkenau et pour la majorité, victimes des chambres à gaz de la Solution finale. 3% seulement en sont revenues.
1 voir Serge Klarsfeld, Le mémorial de la Déportation des Juifs de France 1979, et Le mémorial des enfants juifs déportés de France, Paris, Fayard, 2001.
Fillettes juives d'un foyer parisien raflées par les Allemands et déportées vers Auschwitz le 31 juillet 1944 (CDJC)
LA FIN DU SYSTÈME
1944-1945 : L'ÉTAU SE REFERME SUR LE REICH
Entre les flèches symbolisant l'avance des armées alliées à l'Est et à l'Ouest, les flèches tracées en noir et rouge représentent les principaux itinéraires d'évacuations des camps de concentration.
Devant l'avance des armées alliées, fin 1944 et surtout début 1945, jusqu'en avril, les SS procèdent à l'évacuation des camps de concentration et tentent d'effacer les traces de leurs crimes.
Les détenus sont ainsi transférés en plein hiver, par -20° ou -30°, dans des wagons souvent à ciel ouvert ou lancés en d'interminables colonnes de plusieurs milliers de silhouettes décharnées, dans des marches de la mort qui les conduisent vers d'autres camps, eux-mêmes rapidement surpeuplés. Près de 50% des évacués périssent encore dans cette ultime épreuve où les gardiens abattent d'une balle ceux qui, à bout de force, ne peuvent plus suivre.
Le système conçu et appliqué par la SS ne s'effondre pas : il est brisé par l'offensive victorieuse des armées alliées.
La rage meurtrière et le fanatisme des SS se manifestent jusqu'aux ultimes instants précédant l'arrivée des armées alliées.
Les criminels nazis qui ont pu être identifiés et capturés, ont été jugés et condamnés à l'occasion d'une série de procès, dont le plus célèbre est celui de Nuremberg, où pour la première fois ont été introduites les notions de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, ces derniers étant imprescriptibles.
Soldats américains face aux cadavres de détenus décédés lors d'une évacuation, Dachau, 30 avril 1945. Photographie de l'armée américaine, (FNDIRP) Déportés de Dachau évacués à pied à l'approche des troupes alliées, avril 1945, photographie clandestine (FNDIRP)
LE NAZISME
REPÈRES CHRONOLOGIQUES
Jeunes filles allemandes enrôlées dans le Bund Deutscher Mädl (section féminine des Jeunesses hitlériennes). s. d. (DMPA)
1923
Putsch manqué de Hitler à Munich.
Il rédige "Mein Kampf" en prison.
1933
30/01 : Hitler est nommé chancelier du Reich.
27/02 : incendie du Reichstag et arrestation massive d'opposant, surtout communistes allemands
28/02 : Décret pour la "protection du peuple et de l'Etat".
05/03 : aux élections législatives le NSDAP obtient 43% des voix, contre 18% pour le SPD, 12% pour KPD et 11 % pour le Zentrum Katolik.
26/04 : Création de la Gestapo.
Mai : interdiction du syndicalisme,
10/05 : Autodafé des livres des auteurs condamnés par les nazis (notamment Juifs, communistes et démocrates).
Juillet : instauration du parti unique et dissolution des autres formations politiques.
1934
30/06 : Nuit des "longs couteaux" les SS éliminent les S.A et prennent la direction du système concentrationnaire.
1935
15.09 : Lois raciales de Nuremberg : "protection du sang et de l'honneur allemands".
1936
07/03 : La Wehrmacht entre en Rhénanie démilitarisée
1938
13/03 : Annexion de l'Autriche ("Anschluss").
Juillet: Echec de la conférence d'Evian pour l'accueil des réfugiés du Reich
30/09 : Accord de Munich, livrant la Tchécoslovaquie à l'Allemagne (annexion des Sudètes).
09/11 : "Nuit de cristal" : incendie de 267 synagogues et destructions de nombreux magasins appartenant à des Juifs. Arrestation de 30 000 Juifs internés à Buchenwald, Dachau, Sachsenhausen.
1939
15/03 : Annexion de la Tchécoslovaquie.
Août : Première directive sur l'euthanasie des malades mentaux.
23/08 : Pacte germano-soviétique.
01/09 : Invasion de la Pologne, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne mais restent sans combattre pendant huit mois.
1940
Instauration des premiers ghettos juifs en territoire ex-polonais.
De mai à juin : Invasion du Danemark, de la Norvège, de la Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la France.
22/06 : signature de l'armistice consacrant la défaite française.
03/10 : Premier statut des Juifs en France décrété par le régime de Vichy.
1941
Premier accord entre les SS et les industries allemandes (IG Farben) pour disposer des déportés comme main d'œuvre.
Avril : Invasion de la Grèce et de la Yougoslavie.
22/06 : Offensive allemande contre l'URSS : des forces immenses entrent en action.
Octobre : Interdiction aux Juifs d'émigrer hors des territoires contrôlés par le Reich
07/12 : Décret "Nacht und Nebel" (NN) instaurant une procédure secrète contre les résistants des pays de l'Europe de l'Ouest pour les faire condamner et "disparaître" dans le Reich (Keitel).
1942
21/01 : Mise au point de la phase ultime de la "Solution finale de la question juive" à Wannsee (banlieue de Berlin).
30/04 : Codification du rôle économique des camps (extermination par le travail)
Juillet et Août : Le régime de Vichy organise des rafles de Juifs qu'il livre à la Gestapo, dont celle du « Vel d'Hiv » à Paris (16 et 17 juillet) et d'autres en zone sud, encore non occupée.
11/11 : Occupation de la zone sud de la France par les Allemands.
1943
Janvier : Défaite de Stalingrad, premier grand revers militaire du Reich. Décision par Himmler de la Déportation sélective et de l'extermination des Tsiganes du Reich.
1944
06/06 : Débarquement des Alliés en Normandie.
20/07 : Alors que partout la situation militaire se dégrade, des officiers allemands organisent un attentat contre Hitler, pour tenter d'éviter un désastre à leur pays et sauver ce qui peut l'être encore.
1945
Avril: bataille de Berlin et suicide de Hitler (30/04) qui précipitera, quelques jours après, la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie.
08/05 : Capitulation de l'Allemagne nazie.
LE SYSTÈME CONCENTRATIONNAIRE REPÈRES CHRONOLOGIQUES
1933
Dès la prise du pouvoir par les nazis, multiplication des mesures d'internement arbitraires et ouverture des premiers camps de concentration. Au total, entre 1933 et 1938, 112 camps de concentration sont ouverts dans le Reich.
20/03 : Ouverture du camp d'Oranienburg
20/03 : Ouverture du camp de Dachau
1937
16/07 : Ouverture du camp de Buchenwald
23/09 : Ouverture du camp de Sachsenhausen
1938
3 mai : Ouverture du camp de Flossenbürg
Août : Ouverture du camp de Mauthausen
13/12 : Ouverture du camp de Neuengamme
1939
15 mai: Ouverture du camp de concentration pour femmes à Ravensbrück.
Août : Ouverture du camp du Stutthof (près de Dantzig, sur le territoire annexé de l'ex-Pologne)
1940
20/05 : Ouverture du camp de base d' Auschwitz
1941
1er mai : Ouverture du camp de Natwzeiler-Struthof et de Gross-Rosen
Septembre : Premiers mises à mort par gaz à Auschwitz
24/11 : Ouverture du camp de Theresienstadt (Térésin)
26/11 : Ouverture du camp d'Auschwitz II – Birkenau
08/12 : Début des exterminations à Chelmno
29/12 : Premières expérimentations sur les déportés
1942
30/01 : Première chambre à gaz à Birkenau.
17/03 : Début des exterminations à Belzec
Mai : Début des exterminations à Sobibor
Juillet : Début des exterminations à Birkenau
23/07 : Début des exterminations à Treblinka
30/10 : Ouverture du camp de Buna-Monowitz non loin d'Auschwitz.
1943
28/03 : Ouverture du camp d'Aurigny
Avril : Ouverture du camp de Bergen Belsen.
Du 19.04 au 16.05: Soulèvement et anéantissement du Ghetto de Varsovie, où près de 450 000 Juifs polonais ont déjà péri.
02/08 : Révolte au camp de Treblinka
28 août: Ouverture du camp de Dora, initialement « Kommando » de Buchenwald, où est enterré le complexe de fabrication des V1 et V2.
14/10 : Révolte au camp de Sobibor
1944
Du 05/06 au 22/06 : Evacuation d'Aurigny.
24/07 : Evacuation de Maïdanek
02/08 : Extermination des Tsiganes de Birkenau
01/09 : Evacuation de Natzweiler-Struthof (Alsace) sur Dachau
07/10 : Révolte du Sonderkommando à Birkenau
26 :11 : Himmler donne l'ordre d'effacer les traces des centres d'extermination
1945
20/01 : Devant l'avancée des Alliées, les SS décident de la destruction des preuves et l'élimination des témoins; aucun détenu ne doit tomber aux mains de l'ennemi (Himmler)
Dates d'évacuation ou de libération des camps.
1944
Sept : Évacuation du camp de Natzweiler-Struthof en Alsace.
1945
25/01 : Stutthof (Pologne)
27/01 : Auschwitz-Birkenau-Monowitz
28/02 : Gross-Rosen
11/04 : Buchenwald et Dora
15/04 : Bergen-Belsen
22/04 : Oranienburg-Sachsenhausen
23/04 : Flossenbürg
du 07/04 au 05/05: Neuengamme
29/04 : Dachau
30/04 : Ravensbrück
05/05: Mauthausen
08/05 : Theresienstadt (Térézin)
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