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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Les combats de l’antiracisme politique (Jean-Yves Bourgain)

22 Septembre 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Antiracisme politique

Illustration ajoutée par le webmestre.

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Mobilisés contre le « racisme d’État » et partisans de « l’auto-organisation », les militants de l’antiracisme politique sont de plus en plus présents sur la place publique. Pointant les contradictions des discours officiels, ils souhaitent mettre les institutions françaises face à leurs responsabilités, se posant en héritiers des luttes antiesclavagistes et anticolonialistes.

« Pas de justice, pas de paix », entonnent les milliers de manifestants venus vendredi 22 juillet dernier à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise) commémorer la mort d’Adama Traoré, 24 ans, survenue trois jours plus tôt suite à son interpellation par les gendarmes. Simultanément, des manifestants répondent dans plusieurs villes de France à l’appel lancé par la famille endeuillée : place de la Victoire à Bordeaux, place Guichard à Lyon, quartier Saint-Jacques à Clermont-Ferrand, place Arnaud-Bernard à Toulouse et parc Victor Thuillat à Limoges. Les informations sur ces différentes manifestations ont été centralisées la veille sur la page Facebook du collectif Urgence notre police assassine, dirigé par Amal Bentounsi et celle de Sihame Assbague, ancienne porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès.

Ces deux femmes figuraient sur « le banc des accusés » lors du « meeting-procès de l’antiracisme politique » organisé le 25 mai 2016 à la Bourse du travail de Saint-Denis, aux côtés d’une quinzaine d’autres militants. « Ce genre d’événements est le moyen de créer une nouvelle force politique et, progressivement, un nouveau rapport de force en consolidant les liens entre toutes les organisations présentes ce soir », expliquait alors Louisa, militante du Parti des indigènes de la République (PIR). Aux côtés du PIR et des collectifs Urgence notre police assassine et Stop le contrôle au faciès, on retrouvait également à la tribune Les Indivisibles, la Brigade anti-négrophobie, le Front uni des immigrations et des quartiers populaires, l’Union juive française pour la paix, La Voix des Rroms, le Labo décolonial, Génération Palestine, le Camp d’été décolonial et le Collectif anti-guerres.

Qui sont ces organisations réunies le 25 mai dernier sous le même mot d’ordre d’« antiracisme politique » ? Quel est ce courant qui émerge sur la scène politique française depuis la Marche des femmes pour la dignité et contre le racisme qui avait rassemblé des milliers de personnes à Paris le 31 octobre 2015 ? Quels sont leurs modes d’action concrets pour transformer cette société qu’ils trouvent hiérarchisée et discriminante ?

« Racisme institutionnel » (« racisme structurel » ou encore « racisme systémique »), « racisés », « décolonial », « négrophobie », « islamophobie »… les partisans de l’antiracisme politique imposent progressivement un nouveau vocabulaire dans les débats publics. Mais si ces nouveaux mouvements mènent une véritable « bataille des mots » (dixit Saimir Mile, président de l’association La voix des Rroms), ils créent aussi des pôles juridiques pour défendre les victimes de discriminations, organisent des opérations de boycott, occupent des espaces publics et médiatiques, créent des espaces de non-mixité au nom de l’auto-organisation ou animent des formations à l’histoire du racisme et des luttes anticolonialistes.

Prendre l’État aux mots :

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