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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

La probable nomination de Chevènement à la tête de la Fondation pour l'islam de France est "au mieux une méprise, au pire du mépris"

18 Août 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie, #Politique française

La probable nomination de l'ancien ministre de l'Intérieur à la tête de l'institution ne fait pas l'unanimité. Francetv info a interrogé des Français musulmans déçus par ce choix.

"Cette nomination est une erreur supplémentaire." Chef de service au CHU d'Angers (Maine-et-Loire) et musulman de confession, Abdel-Rahmène Azzouzi n'est pas emballé par la probable arrivée de Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation pour l'islam de France. Avec 40 autres Français musulmans, il avait appelé, dans une tribune publiée à la fin juillet dans le Journal du dimanche, à "réactiver" cette fondation, pour qu'elle soit  "l'institution qui permettra l'organisation de l'islam de France".

Un appel compromis par le choix de l'ancien ministre de l'Intérieur. "Je ne suis pas certain qu'il se soit converti à l'islam récemment. Cela ne viendrait à l’esprit de personne de mettre à la tête du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) un non-juif, ironise le médecin angevin de 50 ans. Ces gens estiment que les musulmans de France ne peuvent pas prendre leur destin en main, c’est du post-colonialisme." "C'est étonnant qu'on n'ait pas trouvé, parmi les 3 à 5 millions de Français musulmans, quelqu’un qui puisse assumer ces fonctions", abonde Madjid Si Hocine, 46 ans, médecin et signataire de la tribune.

"Laisser la place aux jeunes"

Au-delà du fait qu'il n'est pas musulman, son profil pose d'autres problèmes. "C'est un vrai Républicain, je n'ai pas de doute sur ses convictions, j'ai même déjà voté pour lui. Mais c'est fini, il faut laisser la place aux jeunes", estime le docteur Azzouzi, qui voit une "erreur de casting" dans le choix d'un homme de 77 ans. Il s'inquiète du message qu'envoie cette nomination aux jeunes Français musulmans, séduits par les thèses jihadistes, l'un des sujets sur lesquels la fondation est attendue. "Vous pensez qu'ils vont écouter Chevènement ? Ils ne savent même pas qui c’est", se désole-t-il.

Professeur de psychiatrie et signataire de la pétition, Amine Benyamina affiche un avis plus nuancé. "Ce choix m'enthousiasmerait presque, si ce n'était pas symboliquement difficile à supporter, confie-t-il. Je trouve cela malheureux. Au mieux, c'est une méprise, au pire, c'est du mépris." "C'est une mise sous tutelle qui tombe très mal au moment où un certain nombre de citoyens musulmans se sont exprimés publiquement pour prendre leur responsabilité", ajoute-t-il.

"Il faut que ce soit un Français musulman"

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