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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Un rapport accablant souligne les erreurs de Tony Blair sur la guerre d’Irak (Thomas Cantaloube)

7 Juillet 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Proche et Moyen-Orient, #Irak, #Europe, #Grande-Bretagne

Après sept années d'enquête, la commission Chilcot a remis un rapport très négatif sur la manière dont le gouvernement britannique a engagé le Royaume-Uni en Irak en 2003 aux côtés des États-Unis : renseignements défectueux, manipulation politique, impréparation militaire…

De notre envoyé spécial au Royaume-Uni. - Moins de quinze jours après le référendum approuvant la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les Britanniques se sont de nouveau plongés, mercredi 6 juillet 2016, dans un de ces psychodrames dont ils possèdent le secret. Après sept années de labeur, la mort d’un de ses membres, des centaines d’audition et des dizaines de milliers de documents examinés, la commission Chilcot, du nom de son rapporteur Sir John Chilcot, un haut fonctionnaire en retraite, a finalement rendu son rapport sur l’engagement du pays dans la guerre d’Irak. Et c’est un document qui ne mâche pas ses mots.

Alors que beaucoup d’observateurs envisageaient un rapport un peu mou, qui ménagerait le pour et le contre et renverrait dos à dos les critiques et les avocats de l’invasion de l’Irak, le rapport Chilcot est étonnamment affirmatif, en déposant ses conclusions au pied du premier ministre de l’époque, Tony Blair. Ce dernier, juge-t-il en effet, est le principal responsable d’un désastre qui a provoqué la mort de 179 soldats britanniques, d’au moins 125 000 Irakiens, la plupart des civils, et abouti à la situation inextricable d’un pays aujourd’hui divisé et en plein guerre civile avec l’État islamique.

Dans une conférence de presse délivrée au moment de la remise de son rapport (12 volumes faisant chacun la taille d’un gros livre pour un total de 2,6 millions de mots), John Chilcot a résumé les principaux points de son enquête : « Nous avons conclu que le Royaume-Uni a choisi de se joindre à l’invasion de l’Irak, avant que toutes les options pacifiques pour un désarmement [de l’Irak] ne soient épuisées. L’action militaire à ce moment-là n’était pas un dernier ressort. » Autrement dit, tout le discours de rationalisation de la guerre développé à l’époque par le tandem George W. Bush-Tony Blair est mis à bas.

Le document le plus incriminant est sans doute un mémorandum « secret et personnel » adressé par le chef du gouvernement britannique à son homologue américain. Rédigé huit mois avant le déclenchement de l’invasion, Blair écrit : « Je serai avec vous quoi qu’il en soit. (…) Se débarrasser de Saddam Hussein est la bonne chose à faire. Il est une menace potentielle. Il pourrait être contenu. Mais le contenir, comme nous l’avons vu avec Al-Qaïda, est toujours risqué. Son départ libérerait la région. Et son régime est probablement, à l’exception possible de la Corée du Nord, le plus brutal et inhumain dans le monde. »

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