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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Les nouvelles guerres coloniales (Sonya Faure)

2 Juillet 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Colonisation

Que reste-t-il du passé colonial de la France ? Pour les uns, il est une clé pour comprendre les crispations identitaires, pour les autres, il alimente les conflits. Le débat est explosif.

«Déni», «impensé», «tabou»… et pourtant il est là, de plus en plus gros, dans les débats qui brassent les questions d’identité, de nation, de mémoire, de religion, de «vivre ensemble», de banlieue. Autant dire partout. Le «postcolonial» : l’héritage du passé impérial de la France, ou comment la colonisation fait encore sentir ses répliques, en 2016, dans notre société. Il est indispensable de lire le présent à la lumière de ce passé si on veut comprendre les crispations identitaires, postulent les uns. C’est, au contraire, le meilleur moyen d’alimenter les conflits ou le communautarisme, coupent les autres.

A lire aussi : Un credo pour les antiracistes et l'interview de Romain Bertrand «L'Europe, une province parmi d'autres»

Le postcolonial, c’est à la fois une inspiration littéraire et philosophique, un courant des sciences sociales né dans les années 80 et lui-même très divers et une influence majeure pour une partie du monde militant, issu de l’immigration notamment. Dans le champ académique, c’est une posture critique puissante. Les études postcoloniales veulent faire entendre la voix des «subalternes», les oubliés de l’histoire traditionnelle, longtemps écrite par les puissants, les élites ou les colons. Elles remettent ainsi en cause la vision européocentrée de l’histoire - quitte à bousculer la supposée neutralité de l’universalisme occidental, ou la croyance bien française en une République «aveugle aux différences».

Longtemps, «la France est passée à côté de cette grande aventure de la pensée mondiale», estime Nicolas Bancel, professeur à l’université de Lausanne, l’un des rares historiens français estimé proche de ce courant. «L’organisation de notre université en grandes aires territoriales (les "américanistes" d’un côté, les "africanistes" ou les "indianistes" de l’autre) a empêché de penser les rapports entre la métropole et ses colonies», décrypte Bancel.

Le tournant de 2005

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