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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Qui fait l’apologie du terrorisme ? (Alain Gresh)

27 Juin 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine

« Dignité et fierté ! Bravo aux deux Palestiniens qui ont mené l’opération de résistance à Tel-Aviv #Free Palestine. » Le jour de l’attaque menée à Tel-Aviv et qui a fait quatre morts israéliens, une militante du Parti des indigènes de la République (PIR) a publié ce tweet qui a suscité une violente réaction de Gilles Clavreul.

Dans un entretien accordé au Figaro le 16 juin 2016, Gilles Clavreul, délégué interministériel à la lutte contre le terrorisme, affirme avoir « transmis à la justice ce tweet qui fait l’apologie du terrorisme. Une enquête a été ouverte ». Et il met en cause « cette rhétorique perverse qui sert notamment à ceux qui se prétendent défenseurs de la cause palestinienne : les seules victimes ce sont les Palestiniens qui subissent l’oppression israélienne. Face à cette oppression, il n’y a pas terrorisme mais acte de résistance, de sorte que “la responsabilité de ce décès incombe à l’Etat colonial israélien”, écrit l’auteure du tweet sur le site du PIR. On sait la force d’attraction de ce discours violemment antisioniste, qui donne un semblant d’habillage théorique à la haine antisémite. »

Gilles Clavreul a raison ! Mais va-t-il assez loin ? Nombre de personnes bien plus importantes que cette militante du PIR ont fait le lien entre la colonisation qui se poursuit et s’étend depuis des décennies et le terrorisme. Je peux lui signaler d’autres coupables, en premier lieu parmi les Israéliens. Ainsi, le quotidien israélien Haaretz du 10 juin a osé publier un éditorial, je dis bien un éditorial : « La seule solution au terrorisme palestinien, c’est la fin de l’occupation ».

Plus préoccupant encore, le maire de Tel-Aviv Ron Huldai a prétendu sans aucune pudeur, comme le signalait le quotidien américainWashington Post, que « l’étincelle de la violence terroriste se trouve dans la poursuite de l’occupation ». Le premier magistrat de la principale ville israélienne a le culot d’affirmer : « quand il n’y a pas de terrorisme, personne ne parle de l’occupation. Personne n’a le cran de faire un pas vers une solution définitive. Cela fait 49 ans que nous vivons l’occupation. »..

Pour Clavreul, tous ces Israéliens sont des antisémites convaincus, des « self-hating jews ». Ils osent prétendre que, quand on vit sous occupation, sans aucun espoir, sans aucune perspective, la violence suit forcément. « Si vous fâchent les signes, combien vous fâcheront les choses signifiées », écrivait joliment Rabelais.

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