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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Paris honore les 45.000 handicapés morts de faim sous Vichy qui vont sortir de l'oubli ( Fadila Mehal)

17 Juin 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Mémoire Seconde guerre mondiale

C'est une page peu connue de la France de Vichy qui sera peut-être bientôt mise en lumière grâce au vœu que j'ai fait adopté hier au Conseil de Paris.

Le 1er juillet 1940, à l'asile de Ville-Evrard, Antonin Artaudécrit à sa mère: "J'ai FAIM et il est urgent dans l'état où vous me savez que je m'alimente un peu mieux qu'ici". Séraphine Louis, peintre, malade, est internée elle aussi, à Clermont-de-l'Oise au Nord de Paris.Elle ne peint plus. Dans un courrier, elle aussi parle de nourriture. On la surprend la nuit à manger de l'herbe et des détritus.

Camille Claudel, qui est à l'asile de Montdevergues près d'Avignon, souffre de la même manière. Rien dans les assiettes, Pétain a fixé les restrictions pour les fous à 1200 calories au plus par jour et par personne, quand le corps humain en réclame le double. Antonin Artaud va survivre grâce à la solidarité familiale. Mais Séraphine et Camille mourront de faim ou des conséquences de la faim.

Ils furent 45.000 -45.000 malades mentaux morts de faim, en 6 ans, en France, il y a 70 ans. Pas par la faute de Hitler, ni même entièrement par la faute de Pétain. Il s'agit avant tout d'un phénomène d'abandon dont ont été victimes ces personnes qu'on a laissé mourir de faim et c'est un drame oublié de nos livres d'histoire.

Jusqu'à ce jour, aucun hommage national n'a été rendu à ces victimes en France et seul un mémorial dédié aux 300.000 personnes en situation de handicap assassinées par les nazis a été inauguré en septembre 2014 à Berlin.

Mais ces malades sans intérêt -des fous-devenus des morts sans intérêt seront peut-être bientôt sortis de l'oubli en France.

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