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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Mayotte : la chasse aux étrangers par la population est ouverte… et couverte (La CImade)

25 Avril 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Outre-mers, #Mayotte, #Étrangers et immigrés

21 avril 2016

Des Mahorais qui s’organisent en « collectif » pour expulser les étrangers de leur village (avec ou sans papiers), des habitations de familles comoriennes détruites ou brûlées sous l’œil des gendarmes, des pouvoirs publics qui restent muets face à ces violences, un premier adjoint du chef-lieu de l’île qui parle de « guerre de libération », un directeur de publication de l’hebdomadaire de l’île qui demande à envoyer l’armée pour nettoyer les bidonvilles des clandestins… La Cimade lance un cri d’alarme concernant la situation des étrangers dans le 101ème département français.

Si Aimé Césaire n’est pas l’auteur le plus en vue à Mayotte, l’une des citations que l’on lui attribue est régulièrement utilisée dans l’île au lagon. Mayotte ne serait donc pas un « département à part entière », mais plutôt « un département entièrement à part ». Ce triste mais réel constat, qui a été mis en évidence ces derniers temps durant la grève générale qui a bloqué en grande partie l’île durant deux semaines, concerne également les étrangers qui y vivent (plus de 40% de la population selon l’INSEE). Le traitement qui leur est réservé par une partie de la population et par les autorités, est d’une violence sans commune mesure.

Les actions xénophobes commises par des Mahorais depuis le début de l’année 2016 se sont multipliées. Elles sont revendiquées et menées massivement en toute impunité. De tels événements, s’ils avaient eu lieu en métropole, aurait à coup sûr suscité l’indignation générale et l’intervention rapide des pouvoirs publics.

Si la menace et les expulsions de familles comoriennes par des villageois mahorais n’est malheureusement pas un fait nouveau, c’est le caractère visible, revendiqué et assumé par une partie de la population, n’entraînant quasiment aucune réaction des autorités publiques, qui singularise ce type d’événements.

 

Un retour sur les faits s’impose pour réaliser l’ampleur de la chose.

Le 20 décembre 2015, à Tsimkoura, village du sud de Mayotte, des propriétaires louant des bangas (habitations en tôle) à des « étrangers » reçoivent un courrier de la part de villageois, constitués en « collectif des habitants de Tsimkoura ».
Ce courrier – que La Cimade s’est procuré – est également adressé à madame le maire de Chirongui, dont dépend Tsimkoura, et à la gendarmerie. Les villageois fixent au 10 janvier 2016 un ultimatum aux propriétaires afin qu’ils expulsent les étrangers à qui ils louent leur habitation. Il est notamment mentionné que, passé ce délai « les habitants prendront les mesures nécessaires pour remédier à ce problème ».

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