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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Islamo-gauchisme, aux origines d'une expression médiatique

18 Avril 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie, #"Gauche" décomplexée

Décryptage d’un terme qui apparaît ou resurgit dans le débat public. Aujourd’hui, l'islamo-gauchisme. De la famille des «insultes policées et intellectuelles», l’expression a de nouveau été utilisée récemment par Elisabeth Badinter.

C’était le 2 avril dans le Monde, dans la bouche d’Elisabeth Badinter : «Etre traité d’islamophobe est un opprobre, une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes.»

«Islamo-gauchiste» : le mot n’est pas nouveau, mais il revient régulièrement dans les discours des défenseurs d’une laïcité parfois qualifiée de «combat», qui revendiquent un «parler vrai» sur l’islam et l’islamisme. «Taxer d’islamophobie ceux qui ont le courage de dire : "Nous voulons que les lois de la République s’appliquent à tous et d’abord à toutes" est une infamie», poursuit ainsi la médiatique philosophe. Aux accusations d’islamophobie répond ainsi le procès en islamo-gauchisme – les deux termes vont souvent de pair dans les débats.

Pour ceux qui l’utilisent, l’expression «islamo-gauchisme» est une alerte, un mot «choc» pour décrire l’alliance contre-nature d’une partie de la gauche avec un islamisme réactionnaire. «Il désigne ceux qui, au nom d’une vision communautariste et américanisée de l’identité, combattent le féminisme universaliste et la laïcité», estime ainsi l’essayiste Caroline Fourest, qui l’utilise couramment. Pour les autres, ceux qui en font les frais, elle n’est qu’une arme pour disqualifier une lutte légitime : faire entendre la voix des musulmans «racialisés» et «discriminés». «Une expression valise qui sert simplement à refuser le débat et à stigmatiser», pointe Edwy Plenel, le patron de Mediapart. Le terme, à vocation médiatique, n’a en tout cas pas d’assise scientifique. Il se rapprocherait plutôt du montage séduisant et efficace pour dire un phénomène complexe et discuté. De l’injure policée dans le débat de plus en plus brûlant entre intellectuels français.

Dès 2002, chez Pierre-André Taguieff

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