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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Les Maux du Déni

2 Mars 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Police Justice

Les Maux du Déni

C’est la première fois que sort, en France, un rapport d’une telle ampleur sur le sujet. Les associations du Collectif Stop le contrôle au faciès, fondé en 2011, avaient jusqu’ici préféré les actions directes, à l’instar de la première action en justice contre l’Etat pour contrôle au faciès, de la web-série Mon 1er contrôle d’identité, des mobilisations et actions de sensibilisation de victimes potentielles de contrôles abusifs, laissant le soin de publier des rapports aux ONGs dont c’est le métier.
Aujourd’hui elles ont décidé de rendre public cinq ans d’écoute et d’orientation concernant des contrôles abusifs recueillis par leur pôle juridique, dans un document inédit d’une cinquantaine de pages, basé sur 2283 témoignages ayant mené à 616 saisines d’incidents spécifiques.

En cause, un climat de résignation générale post-attentats, dans lequel la lutte contre les abus policiers semble obsolète. Inquiètes de témoignages de mères dont les enfants disent ne plus croire en la justice en France et envisager de se tourner vers la Syrie, interpellées par le parcours d’Amedy Coulibaly qui a vu son meilleur ami tomber sous les balles d’un policier sans être poursuivi se « venger » quinze ans plus tard, et préoccupées par le nombre de vidéos et témoignages de violences circulant sur les réseaux sociaux sans jamais atteindre les tribunaux, les associations tirent la sonnette d’alarme.

De la même manière que les signalements de violences conjugales ne témoignent pas des relations conjugales dans leur ensemble, les signalements recueillis par le Collectif ne représentent pas les interactions police-population dans leur ensemble. Ils sont en revanche représentatifs des interactions problématiques entre police et population, puisque les signalements sont issus de toutes les régions de France, par des personnes d’âges et de statuts socio-professionnels très variés.

En retraduisant mot pour mot des extraits de dizaines de témoignages illustrant clairement des infractions aux codes de déontologie en vigueur au moment des faits, les associations du Collectif souhaitent montrer que le contrôle au faciès n’est que la partie émergée d’un iceberg d’un phénomène plus grave, et susciter un réveil à la fois citoyen et politique.

Tel est le sens des nombreuses recommandations adressées non seulement au gouvernement, aux ministères et au Défenseur des Droits, mais aussi aux syndicats de police, aux journalistes, associations, et citoyens ordinaires.

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