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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

La Ballade des sans-papiers (vidéo)

14 Mars 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Étrangers et immigrés

La Ballade des sans-papiers (vidéo)
Ajoutée le 12 mars 2016

La Ballade des sans-papiers - (1 h 26 min - version juin 1997)
Film collectif. Réal : Samir Abdallah & Raffaele Ventura
co-production L'yeux ouverts / Agence IM'média

La Ballade des Sans-Papiers est un vidéo-journal du mouvement des sans-papiers qui, le 18 mars 1996, fait irruption sur la scène publique française et internationale avec l'occupation par trois cents Africains de l'église Saint-Ambroise à Paris.
Hommes et femmes, avec ou sans enfants, ils ont décidé de "sortir de l'ombre", de se regrouper pour trouver une solution collective au-delà des démarches individuelles qui se heurtent au durcissement accru des lois Pasqua sur l'immigration.
Au risque de surprendre les associations habituellement engagées auprès des immigrés, les "réfugiés de Saint-Ambroise" prônent l'autonomie du mouvement et imposent peu à peu leurs propres délégués et porte-parole, parmi lesquels Madjiguène Cissé et Ababacar Diop.
Rejetant le stigmate de "clandestins", ils/elles s'auto-désignent les "sans-papiers", appellation qui entre aussi en résonance avec les autres "sans" (mal-logés, chômeurs & précaires…) remobilisés depuis le grand mouvement social de novembre-décembre 1995.
Les sans-papiers sont évacués de l'église par la police quelques jours après. Le film suit leur errance d'un lieu d'occupation à un autre (gymnase Japy, la Cartoucherie de Vincennes, les entrepôts Pajol, l'église Saint-Bernard à Paris), les dynamiques internes de mobilisation notamment à l'initiative des femmes, mais aussi l'extension du mouvement sur le plan national avec des actions et des grèves de la faim à Sainte-Hyppolyte (Paris XIIIè), Saint-Denis, Versailles, Colombes-Nanterre, Toulouse, Lille... Chants, danses, témoignages personnels et coups de gueule ponctuent cette longue marche en avant.
La solidarité elle aussi se développe autour de soutiens "inorganisés", d'associations et de syndicats (Droits devant!!, CDSL, Médecins du monde, Gisti, Sud, CGT...), d'artistes et de personnalités qui vont constituer autour d'Ariane Mnouchkine et de Stéphane Hessel un collège des médiateurs pour obliger le gouvernement à négocier.
En plein été, les menaces d'expulsion brandies par le gouvernement Juppé-Debré ont pour effet d'amplifier l'afflux de gens qui, tout en prenant fait et cause pour les sans-papiers qu'ils apprennent à connaître personnellement, s'initient aux méandres du droit des étrangers, aux rapports Nord/Sud et au sens même de la liberté de circulation. L'église Saint-Bernard se transforme en forum permanent, ce qui provoque un saut qualitatif dans le débat sur l'immigration et ses enjeux. Et face aux tentatives de division entre déboutés du droit d'asile, travailleurs, célibataires, parents d'enfants français, etc... le mouvement s'unifie autour de la revendication d'une régularisation globale.
Le 23 août surviennent les fameux coups de hache policiers, les gaz lacrymogènes, l'évacuation musclée des sans-papiers et des soutiens -dont Emmanuelle Béart, Léon Schwartzenberg, Saïd Bouziri...- sous l'oeil des caméras (celle de l'agence IM'média sera cassée sur ordre d'un policier : "Bouchez la caméra. Jetez la caméra!"). Plusieurs sans-papiers seront expulsés au Mali, où les réalisateurs Arlette Girardot et Philippe Baqué vont aller les rencontrer (voir aussi leur documentaire "Carnet d'expulsions, de Saint-Bernard à Bamako & Kayes")...
Le mouvement ne faiblit pas : une Coordination nationale des sans-papiers se met en place, et des appels à la désobéissance civique se multiplient face aux velléités de criminaliser l'aide aux étrangers. Puis, en juin 1997, la gauche gagne les élections législatives anticipées. Nouveau premier ministre, "Jospin, régularise sous conditions" titre la presse...

Mogniss H. Abdallah

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