Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Manuel Valls, Israël, les Musulmans et les Juifs (Guillaume Weill-Raynal)

25 Janvier 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Laïcité, #Israël et le sionisme, #"Gauche" décomplexée

La polémique Valls Bianco n'est pas anodine. Elle témoigne des thèses radicales que le premier ministre semble valider sans nuances. Et de sa conception très personnelle du débat démocratique.

L’attaque injustifiée du premier ministre contre Jean-Louis Bianco qui intervient dans un climat empoisonné (attentats, conflit israélo-palestinien, antisémitisme, islamophobie), fragilise progressivement le pacte républicain. Loin d’être un incident isolé, cette polémique révèle, après d’autres, une évolution inquiétante de l’idée que Manuel Valls semble se faire de sa fonction. Certes, il est normal, sain et légitime qu’un premier ministre communique avec pugnacité pour défendre sa politique et répondre aux critiques de l’opposition et des médias. Comme citoyen, il a aussi le droit de s’exprimer sur les sujets politiques et sociétaux les plus divers, et donc, de critiquer les idées de ses compatriotes. Mais, un chef de gouvernement doit aussi garder le sens de la mesure et ne pas tomber dans l’outrance du polémiste. Surtout, il ne doit jamais perdre de vue qu'il représente tous les Français. Pour galvaudée et stéréotypée qu’elle puisse paraître, cette expression prend, en réalité, tout son sens au regard des dérives que j’évoque. Car un chef de gouvernement est avant tout un représentant de l’Autorité. A ce titre, tout mélange des genres, toute confusion des rôles lui est interdite. Car sinon, on ne sait plus qui parle. Et le représentant de l’Autorité qui jette l’anathème sur ses contradicteurs en arrive très vite à criminaliser, au sens légal du terme, ceux qui en réalité n’ont fait qu’user normalement de leur liberté d’expression : le sujet polémique se transforme soudain en question d’ordre public. L’égalité entre citoyens est rompue.

lire la suite

Partager cet article

Commenter cet article