Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Anti-dreyfusards, va-t-en-guerre, pétainistes, colonialistes: les socialistes sont restés fidèles à leur histoire (Shlomo Sand)

31 Janvier 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Antisémitisme et négationnisme, #Colonisation, #"Gauche" décomplexée

L’attitude du gouvernement vis-à-vis des immigrés s’inscrit dans "une tradition socialiste" de fourvoiement en période de crise politique et morale. Par Shlomo Sand.

L’attitude actuelle des socialistes, à la tête de l’Etat, du gouvernement et du parti, vis-à-vis des principes républicains, de l’immigration, et de l’«autre» pas tout à fait français, a de quoi susciter l’étonnement. La gauche politique n’est-elle pas porteuse de valeurs humanistes ? Des dirigeants comme François Hollande et Manuel Valls ne trahissent-ils pas une longue tradition de combats en faveur de la justice et des droits humains ?

En Europe, le socialisme parlementaire a, certes, constitué un groupe de pression efficace en faveur des classes laborieuses, tout au long du XXème siècle. En période de stabilité et de prospérité économique, il a obtenu des acquis non négligeables en faveur de son électorat: au pouvoir ou dans l’opposition il a notablement contribué à la formation de l’Etat-providence moderne.

Cependant, lors des graves crises politiques et morales, il a failli à se situer du côté de la justice universelle, et de la solidarité humaine. Ceci a pu se vérifier à l’occasion de quatre crises décisives, dans l’histoire politique de la France: l’Affaire Dreyfus, la première guerre mondiale, l’accession de Pétain au pouvoir, et la guerre d’Algérie.

Le camp socialiste face à l'Affaire Dreyfus

Lorsqu’Emile Zola a publié son «J’accuse», au début de 1898, le monde politique s’est scindé entre les partisans de la révision du procès de Dreyfus, et leurs opposants conservateurs issus de toutes les nuances de l’arc politique. Ce n’était nullement un clivage entre une gauche socialiste et une droite bourgeoise.

En cette même année, dès le 19 janvier, le groupe socialiste à la Chambre des Députés, avait formulé une importante déclaration de principes, rejetant toute intervention dans l’Affaire, au motif qu’il s’agissait de l’affrontement de deux fractions de la bourgeoisie, entre, d’un côté, la bourgeoisie catholique et réactionnaire, tandis que:

De l’autre côté, les capitalistes juifs, après tous les scandales qui les ont discrédités, ont besoin, pour garder leur part de butin, de se réhabiliter un peu. S’ils pouvaient démontrer, à propos d’un des leurs, qu’il y a eu erreur judiciaire et violence du préjugé public, ils chercheraient, dans cette réhabilitation directe d’un individu de leur classe, et d’accord avec leurs alliés opportunistes, la réhabilitation indirecte de tout le groupe judaïsant et panamisant. Ils iraient laver à cette fontaine toutes les souillures d’Israël.» 

Article complet

 

Partager cet article

Commenter cet article