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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Marek Edelman, l’hérétique (Émile Carme)

11 Novembre 2015 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Mémoire Seconde guerre mondiale, #Israël et le sionisme

Le commandant polonais et juif de l'insurrection du ghetto de Varsovie, cardiologue de profession et socialiste de conviction, tenait le sionisme pour une « cause perdue » et n'entendait pas condamner la lutte palestinienne : portrait d'un irrécupérable. ☰ Par Émile Carme

Deux positions nous révulsent pareillement : celle qui assimile toute critique de la politique gouvernementale israélienne (voire du projet sioniste en tant que tel et du processus politique qui conduisit à la création, en 1948, d'un nouvel État) à de l'antisémitisme ; celle qui, par quelque supposée solidarité avec la Palestine occupée, étend les responsabilités du peuple israélien (sans, du reste, percevoir les nuances et les tensions qui existent en son sein) à l'ensemble des Juifs – rappelons que 61 % d'entre eux, à l'échelle de la planète, ne vivent pas en Israël1. Envers et endroit d'un même fanatisme : l'avocate Yael Mellul et l'humoriste Dieudonné. Ces deux positions étouffent les voix obliques et voilent les clairs-obscurs : on ne pense plus qu'en tas, blocs épais d'amalgames et d'idées reçues, faux procès et vraies dérives. Sous les cris des uns et des autres suffoquent les biais et les bémols. Marek Edelman, mort en 2009, fut un caillou, frondeur et obstiné, dans ces grosses chaussures qui écrasent tout sur leur passage. Il contrarie les fausses évidences et larde les pensées grasses : juif et anti-sioniste, révolutionnaire et anti-totalitaire, partisan, jusqu'à ses derniers jours, du combat de libération des Palestiniens – le portrait contrevient aux attendus.

Mémoire du ghetto

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