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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Mémoire des luttes : conclusions du débat

1 Septembre 2015 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #FUIQP, #Racisme, #Discriminations

Mémoire des luttes : conclusions du débat

Conclusion

Kamel Badaoui

Des leçons à tirer

Si nous avons des leçons à tirer des mémoires de nos luttes, et particulièrement de la Marche pour l’Egalité –je parle sans prétention aucune, je n’étais pas là en 1983-, ce sont avant tout deux choses fondamentales que nous avons placées au cœur de la construction de notre organisation :

  • c’est d’abord une vision politique claire. Les marcheurs –et c’est tout à leur honneur- se sont mis en capacité de présenter des revendications (égalité, droit de vote, carte de 10 ans …), mais ce qui leur a manqué, c’est d’avoir clairement formulé ces exigences et avec suffisamment d’insistance et de ténacité. A l’exception de la régularisation des sans-papiers –et encore que cette mesure était plus un cadeau fait au CNPF - l’actuel Medef, c’est à dire au patronat- le gouvernement n’a donné satisfaction qu’à des revendications sans grande incidence financière et qui ne lui coûtaient finalement pas grand chose : la carte de 10 ans ou la suppression du décret de 1939 portant sur l’impossibilité pour les immigrés à se constituer en association.
  • Ce qui a également fait défaut, c’est le manque d’autonomie politique, je ne développerai pas, les témoignages des marcheurs suffisent en eux-mêmes et doivent nous mettre en garde contre les tentatives de récupération toujours possibles dès lors que ne s’affirme pas une vision politique claire.

En fait, vision politique claire et autonomie politique sont indissociables et représentent les deux piliers sur lesquels il faudrait vraiment qu’on avance et qu’on progresse.

Ne pas céder au pessimisme

Faute de dire ce que l’on peut faire, on pourrait déterminer pour le moins ce qu’il faut éviter de faire, ce qu’il ne faut pas faire, et en premier lieu, ne pas succomber au pessimisme, autrement dit, ne pas avoir la défaite dans la tête.

Nos prédécesseurs, nos aînés d’hier et d’avant-hier, durant les guerres de libération nationale et malgré l’asymétrie des forces matérielles, se sont toujours dit, il faut qu’on se batte. Nous devons suivre leur exemple et dire nous aussi, il faut que l’on se batte, qu’on construise pas à pas, qu’on combatte ce nihilisme ambiant, qu’on dépasse cette accusation selon laquelle nous serions incapables même de nous organiser comme si nous avions, nous les Arabes, une maladie congénitale qui nous empêcherait de nous organiser.

Au contraire, ce sont eux, nos adversaires, qui devraient avoir la défaite dans la tête parce nous, nous allons avancer, il faut que l’on avance, c’est une nécessité à laquelle on ne peut se soustraire ! □

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