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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Le militant Ilan Halevi est mort.

10 Juillet 2013 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Antisémitisme et négationnisme, #Palestine, #Hommages

halevi.jpgNous reviendrons ultérieurement sur la vie d'Ilan, juif et arabe, homme de convictions et d'une grande culture. Pour lui rendre hommage, nous publions le texte de sa communication à l'AG de l'AFPS en mai 2003. En attendant, on peut lire l'hommage que lui rend l'AFPS, qui évite les erreurs dues à une reprise non critique de sa notice Wikipedia.


ENCORE UNE FOIS A PROPOS DU SIONISME ET DE L’ANTISEMITISME

 

Par Ilan Halevi

 

Décidément, on n’en sort pas. Toutes les tentatives de dépasser le faux débat sur le sionisme et l’antisémitisme se heurtent à la résurgence obstinée de ces thèmes dans le débat politique public aussi bien que dans le débat interne au mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. Tout récemment encore, la “question”, comme on disait en France il y a un siècle à propos de l’Affaire Dreyfus, a été posée, et bien mal posée, au sein du mouvement anti-guerre, lorsque face à divers débordements et dérapages, pas seulement verbaux, au cours des manifestations de rue, les Socialistes et les Verts français ont pris la décision doublement funeste de bannir l’anti-sionisme du mouvement et de ne pas autoriser l’évocation de la Palestine. Elle s’est également imposée, à une échelle réduite, avec la polémique suscitée par la publication, dans l’excellent bulletin d’information produit depuis plusieurs années par la section marseillaise de l’AMFP, d’un article du journaliste Israël Shamir, qui a déclenché une mini-tempête de divisions au sein de l’AFPS elle-même. Nous y reviendrons.

A l’origine de ces remous, il y a, il n’en faut pas douter, le terrorisme idéologique exercé par les sionistes eux-mêmes, dans leur volonté d’amalgamer à l’antisémitisme toute critique de la politique, des pratiques ou des discours israéliens. Je dis bien terrorisme, dans la mesure où ces vociférations s’accompagnent de menaces, de pressions, d’intimidations, d’appels au boycott, voire au meurtre contre des intellectuels, des artistes, des universitaires, des juristes, et bien sûr des militants. Ce qui surprend, cependant, c’est la soumission quasi-immédiate de personnalités et de forces pourtant bien implantées dans la réalité politique et culturelle française à ce chantage, dont la LICRA et ses satellites et clients, au premier rang desquels il faut placer les mercenaires de SOS racisme, et la brochette d’intellectuels et de maîtres-penseurs qui se sont récemment distingués par leur alignement vociférant sur le discours américain à propos de l’Irak, constituent le vecteur le plus visible. Cette soumission suggère une vulnérabilité où entre une dose certaine de mauvaise conscience, elle-même reflet de la persistance de regrettables confusions conceptuelles.


D’où la nécessité de revenir à des définitions de base et de clarifier, au risque pour moi d’être répétitif, vu le caractère chronique du besoin d’intervenir à ce sujet, les éléments de ce débat.

Depuis la fin du XVIIIème siècle, en Europe, on appelle antisémitisme la haine des juifs, que l’on peut correctement nommer judéophobie. Le terme d’antisémitisme a été forgé par les judéophobes eux-mêmes pour tenter de donner au concept un air de scientificité, en conformité avec la toute nouvelle “science” des races. C’est bien évidemment une double absurdité, non seulement parce que l’existence même des races est réfutée par l’état actuel des connaissances sur l’espèce humaine, mais aussi parce que l’idée même d’une ethnie “sémitique” est une projection infondée qui plonge ses racines dans la généalogie tribale partisane dont la Bible répercute l’écho. Comme le disait Feu le chancelier autrichien Bruno Kreisky, parler de race aryenne ou sémitique est à peu près aussi scientifique que de parler de langues blondes!


Dans ces conditions, l’emploi même du terme d’antisémitisme recèle d’insondables ambiguïtés, et il sert aujourd’hui essentiellement à placer le racisme antijuif - la judéophobie - dans une catégorie à part, distincte du racisme en général, et qu’il faudrait combattre (ou « comprendre ») séparément du racisme en général. Ainsi, le nom même de la LICRA, qui énonce le racisme et l’antisémitisme, comme s’il s’agissait là de deux phénomènes distincts, procède-t-il de la mystification idéologique, laquelle sert des fins politiques bien précises. Il faut d’ailleurs rappeler que la LICRA s’est d’abord longtemps appelée LICA, et n’a modifié son sigle, dans la foulée tardive de la décolonisation, que pour échapper à l’accusation en l’occurrence parfaitement justifiée de ne se soucier nullement des victimes non-juives des autres formes de racisme.


Quoi qu’il en soit, la haine des juifs, en tant que variante de la xénophobie et du racisme, qu’on l’appelle ou non antisémitisme en se pliant à une convention de langage scientifiquement infondée, mais imposée par l’histoire, existe bien. Elle a été nourrie, en Occident chrétien, d’un antijudaïsme théologique persistant et séculaire, qui a débouché, à l’époque moderne, sur ce que Drumont, un des fondateurs de l’antisémitisme français, appelait « l’anticapitalisme national »: ce « socialisme des imbéciles » dont parlait Lassalle, et dont le « national-socialisme » allemand représente la monstrueuse excroissance.


Il est essentiel de replacer la judéophobie dans ce contexte, et de ne pas l’isoler en la plaçant dans une catégorie unique, une fois encore à part, comme le font tout à la fois les « philosémites », pour qui elle représente le summum de l’abomination, et n’est par définition pas comparable, ou « banalisable » dans le phénomène du racisme en général, et les indigents de l’analyse, qui s’imaginent qu’on peut comprendre ou excuser le racisme à l’encontre d’un groupe humain si ceux qui parlent en son nom, ou certains de ses membres, commettent des actions répréhensibles ou condamnables. Dans l’imaginaire européen, en particulier, le caractère de classe de la haine des juifs, haine perçue comme ressentiment populaire à l’encontre d’un groupe dénoncé comme privilégié, la distingue du racisme colonial, conçu comme mépris des maîtres à l’égard des esclaves. Il convient d’ailleurs, dans ce contexte, de prendre acte de caractère classiquement « antisémite » du discours anti-arabe actuel, où les princes du pétrole tiennent le rôle traditionnel de l’usurier ou du financier juif, tout en finançant la subversion et le terrorisme, à l’image du stéréotype nazi de la grande banque juive finançant le bolchevisme.


La réalité est qu’en dépit des crimes commis par le gouvernement israélien; en dépit du soutien de la majorité des électeurs israéliens à la politique criminelle de ce dernier; en dépit du fait que ces crimes sont commis, non seulement au nom de l’Etat d’Israël, mais au nom du « peuple juif » tout entier, et en dépit du fait que la majorité des juifs du monde entier autorisent les organisations communautaires qui parlent en leur nom à cautionner cette politique, le dérapage dans la généralisation raciste anti-juive reste tout à la fois analytiquement injustifié, moralement infondé, et politiquement nuisible. Lorsque ce dérapage s’opère chez les victimes directes de l’entreprise sioniste en Palestine, il peut être perçu comme une expression parmi d’autres de ce que Maxime Rodinson appelle le “chauvinisme de guerre”, dont le slogan français de la Grande Guerre, « A chacun son Boche! », aux implications franchement génocidaires, représente un cas extrême. Lorsqu’il s’opère dans la périphérie du conflit, et tout particulièrement en Occident, ce dérapage conduit presque toujours et immanquablement à la rechute dans l’imagerie et le vocabulaire classique de l’antisémitisme.


Une des ornières dans laquelle la volonté de radicalité dans l’analyse précipite fréquemment les nostalgiques des explications simplistes, c’est l’explication de la politique américaine par la seule influence occulte des sionistes, perçus comme expression organisée d’une volonté juive de dominer le monde. Cette illusion d’optique est particulièrement tentante à l’heure actuelle, où une bande de néo-conservateurs sionistes entourent les décideurs américains et les poussent dans la voie d’une croisade anti-arabe généralisée. Rappelons cependant que ce n’est pas la queue qui fait bouger le chien, et que les crimes de l’Empire américain, extermination des Indiens, déportation escalavagiste des Africains, agressions militaires contre la moitié de la planète, ne sont pas le fait du sionisme, et que le pouvoir du « lobby » sur la politique américaine ne serait rien sans son allié Blanc-Chrétien, évangélistes et Reborn Christians, la même ultra-droite républicaine qui a fragilisé Clinton à travers l’affaire Lewinsky et orchestré le putsch électoral frauduleux qui a mis Bush au pouvoir.


Que le « Protocole des Sages de Sion », fabrication de la police tsariste, soit encore aujourd’hui vendu, mieux, reste un best-seller dans un pays comme l’Egypte, où il est commercialisé comme s’il s’agissait d’un document historique authentique, montre à quel point la confusion règne encore à ce sujet. Qu’Israël Shamir, journaliste russo-israélien récemment converti au christianisme, et qui semble avoir, par la même occasion, basculé de l’anti-sionisme le plus radical à l’anti-judaïsme chrétien le plus banal, reprenne ces inepties en accusant les juifs d’avoir déclenché la. seconde guerre mondiale, voilà qui ne devrait tromper personne, en particulier pas nos camarades marseillais.


Ces dérives, cependant, dans le cas qui nous occupe ici, ne procèdent pas seulement de l’aberration ou de la myopie. La bêtise est ici directement au service de l’adversaire, puisque le sionisme, historiquement et politiquement, depuis sa naissance et jusqu’aujourd’hui, vit de l’antisémitisme, se nourrit de sa virulence, se légitime par sa persistance, et assure à l’ombre de ce péril tout à la fois la soumission des communautés juives de par le monde à son hégémonie et l’immunité/impunité des pratiques de l’Etat d’Israël.


Car il faut remettre les équations sur leurs pieds. C’est l’antisémitisme, sous sa forme contemporaine, c’est-à-dire le refus d’intégrer les juifs comme des citoyens à part entière dans les sociétés européennes, qui a produit le sionisme, et non l’inverse.


Bien sûr, dans ce cas comme dans tous les autres, l’histoire est faite d’interaction entre les groupes, les individus, les structures et les représentations, mais on ne saurait ignorer l’antériorité de faits têtus. Et c’est un fait que « les juifs », en tant que collectif délimité par l’appartenance à une communauté religieuse auto-définie comme tribu, c’est-à-dire comme communauté de sang, envers et contre toute évidence historique et anthropologique, ont été soumis au cours de l’histoire européenne à divers degrés et formes de persécution, d’oppression et de ségrégation dont l’intériorisation en tant que norme de relations entre les groupes humains a produit le pessimisme philosophique constitutif de la vision sioniste du monde et générateur du cynisme politique qui sous-tend la politique israélienne. C’est l’antisémitisme, en tant que forme particulière du racisme européen, qui fonde le sionisme, à la fois en tant que forme particulière d’ultra-nationalisme ethniste et en tant que forme particulière de racisme colonial. Il est donc parfaitement illusoire de s’imaginer que l’on puisse lutter efficacement contre ce dernier sans prendre à bras le corps et en charge la lutte contre le premier. Et ce n’est pas se déplacer sur le terrain de l’adversaire que d’opérer cette prise en charge, bien au contraire.


A l’inverse, toute complaisance ou démission dans la dénonciation du caractère inacceptable des principes sous-jacents à l’ensemble des démarches se revendiquant du sionisme n’est pas moins néfaste. Le point de départ du raisonnement sioniste, c’est effectivement l’axiome selon lequel la coexistence pacifique démocratique et égalitaire des ethnies au sein d’un même Etat est un leurre dont les camps nazis auraient démontré l’inanité. Que la lutte contre le racisme anti-juif est vaine, et que ce dont les juifs ont besoin, c’est de force, de souveraineté exclusive. Cet impératif que Golda Me’ïr exprimait en 1947, lorsqu’à un journaliste qui lui posait la question: « Si les Arabes vous garantissaient dans un Etat arabe les mêmes droits que ceux que vous offrez aux Arabes dans l’Etat juif, accepteriez-vous? » elle répondait: « Non monsieur, car il faut qu’il y ait un endroit au monde où les juifs sont la majorité! ». Où l’on constate que l’intériorisation de l’antisémitisme comme norme insurmontable alimente directement la négation fonctionnelle de l’Autre.


Cette variété particulière d’ethnisme excluant n’est pas unique, ni nouvelle dans l’histoire. En termes purement quantitatifs ce n’est pas le plus grand crime de l’histoire, et en termes de cruauté le sionisme réel, le sionisme en acte procède plutôt de ce que Hannah Arendt appelle (à propos du nazisme justement) « la banalité du Mal », en l’occurrence du Mal colonial, mais aucune volonté de conciliation, aucun refus des amalgames et des dérapages ne saurait justifier une capitulation d’ordre théorique face au sionisme. Fondée tout à la fois sur l’intériorisation de la haine des juifs en tant que norme et sur la sécularisation d’une identité religieuse aux contours ethnico-conimunautaires renforcés par des siècles d’exclusion, l’idéologie sioniste informe et alimente encore aujourd’hui les pratiques coloniales et discriminatoires de l’Etat d’Israël, le racisme institutionnel à l’intérieur même de l’Etat dans ses frontières d’avant 1967, autant que la vision ethniste, démographiste et ségrégationniste qui préside à l’occupation et à la colonisation des territoires palestiniens conquis en 1967. C’est elle qui pose l’équation selon laquelle les droits fondamentaux, individuels et collectifs, des Palestiniens représentent une menace pour le “caractère juif’ de l’Etat d’Israël, et posent donc la renonciation palestinienne à ces droits, et singulièrement au droit de retour des réfugiés, comme condition de la paix.


C’est ici qu’entrent en scène les militants français d’Hachomer Hatsaïr, le mouvement de jeunesse sioniste « de gauche » dont le parti Mapam, qui s’est auto-dissous il y a quelques années en se fondant dans le Meretz, a longtemps été l’expression parlementaire. Le programme du Meretz, et du mouvement La Paix Maintenant qui le prolonge dans la rue israélienne, prévoit la paix entre deux Etats indépendants, Israël et la Palestine, se prononce pour le démantèlement des colonies et laisse la porte ouverte à des compromis acceptables sur la question de Jérusalem comme sur celle des réfugiés. A ce titre, le mouvement, qui n’a cessé d’absorber, tout au long des dernières années, ceux que le parti travailliste abandonnait dans sa dérive droitière, est une composante essentielle de la Coalition Israélo-Palestinienne pour la Paix, et représente certainement, au moins du point de vue quantitatif, l’allié « objectif » le plus important au sein de la société israélienne pour le peuple palestinien dans sa résistance à l’agression.


Le « Sionisme de gauche » est a priori un paradoxe conceptuel, comme le « Colonialisme de gauche ». Pourtant, dans le cas de l’occupation française de l’Algérie, par exemple, toute la gauche n’était pas anti-colonialiste, tant s’en faut! A la veille même d’une décolonisation que le « conservateur » De Gaulle avait reconnu inéluctable, le gouvernement socialiste de Guy Mollet et François Mitterrand avait déclenché une guerre totale contre le mouvement nationaliste et le peuple algérien, tandis que le PCF, qui avait voté les pleins pouvoirs et refusé de soutenir les soldats mutinés ou réfractaires, les insoumis et les déserteurs, s’accrochait à la chimère théorique de la nation algérienne en formation. Le colonialisme de gauche tout paradoxal qu’il puisse être, est donc une occurrence attestée dans l’histoire, sans parler des politiques de russification dans les républiques soviétiques ou de la colonisation chinoise au Tibet. Le Mapam, et Hachomer Hatsaïr, donc, peuvent être perçus dans ce contexte. Mais les parallèles historiques connaissent tous des limites. Dans la mesure où le colonialisme israélien n’est que le prolongement du processus de colonisation de peuplement qui a lui même engendré la société israélienne, et du régime d’apartheid qu’il a instauré, on repose la question. Existe-t-il un racisme de gauche ? Ou plus pratiquement, des racistes peuvent-ils avoir, en tant que tels, droit de cité dans le mouvement démocratique, dans le mouvement anti-guerre, dans le mouvement altermondialiste ou dans le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien?

Il est tout à fait significatif que ce soient justement des militants d’Hachomer Hatsaïr qui aient été victimes des dérapages verbaux et des violences racistes perpétrées par des manifestants (ou des agents-provocateurs, ou les deux) au cours d’une des manifestations contre la guerre en Irak. Violences d’autant plus condamnables et inacceptables qu’elles s’inscrivent directement dans un scénario élaboré par l’adversaire.


C’est en effet le dernier congrès sioniste qui fixait, parmi ses objectifs stratégiques, la délégitimation systématique de l’anti-sionisme et son équation à l’antisémitisme. Les imbéciles criminels qui ont cru servir la cause palestinienne en tabassant des juifs dans les rues de Paris sont les exécutants de cette stratégie. Ils ont également fourni le prétexte d’une reculade politique des Socialistes et des Verts, et donc d’une régression politique du mouvement. Dans les régimes « révolutionnaires » qu’ils affectionnent, ça s’appelle de la trahison, et ça coûte très cher.


D’être le fer de lance de cette stratégie, qui consiste à sommer le mouvement de les accepter en tant que sionistes ou de les exclure en tant que juifs convient bien au Mapam, dont Ben Gourion avait coutume de dire: “Le Mapam avait trois objectifs: 1) Etre à l’avant-garde de la colonisation juive en Palestine. 2) Créer une société hébreue du travail égalitaire en terre d’Israël, et 3) Attacher Israël au char du Bloc soviétique.” Et il ajoutait: “A leur décharge, il faut dire qu’ils n’ont jamais rien fait sauf dans le premier domaine!”


Quelle stratégie adopter face à ces tentatives transparentes de piéger le mouvement? Tout d’abord identifier, comprendre et refuser le piège. Ensuite, se départir de l’illusion paresseuse et funeste selon laquelle les ennemis de mes ennemis seraient nécessairement mes amis. Enfin, mettre les valeurs de l’antiracisme sans restriction et sans exception au centre de gravité culturel de notre combat, de façon à démasquer sans complaisance les dérives généralisatrices, qu’elles soient anti-juives ou anti-arabes, sionistes et islamophobes, négationnistes ou islamistes.


La réalité de l’islamophobie, justement identifiée par la Conférence de Durban sur le racisme, à la veille des événements du 11 septembre, nous fournit d’ailleurs à ce propos un champ de travail et d’action considérable, tant elle baigne dans une impunité quasi-absolue l’atmosphère, le langage et l’imaginaire occidental.


Il faut surtout, justement en s’appuyant sur le refus manifeste de la guerre qui s’est exprimé massivement en Europe, et illustre la mutation culturelle qui s’y est opérée, substituer, partout où c’est possible, le dialogue à l’exclusion, la négociation à la confrontation, la parole à la violence. Car seul le plus fort à intérêt à ce que règne la Loi de la Jungle, tandis que le faible n’a d’autre recours que d’espérer la primauté du Droit.


Paris, le 22 mai 2003

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