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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Israël, rendu «fou» par BDS (Thomas Cantaloube)

14 Janvier 2019 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Palestine BDS

En dépit des dénégations du gouvernement israélien, la campagne de boycott, désinvestissement et sanction commence à avoir un impact dans le pays. L’Eurovision, organisé à Tel-Aviv en mai 2019, offre une nouvelle plateforme pour les militants BDS.

Israël, envoyé spécial.- Si l’on veut être sûr d’irriter un Israélien, il suffit de prononcer les trois lettres BDS. Peu de choses sont susceptibles de provoquer une réaction aussi épidermique que l’acronyme du mouvement international promouvant le boycott, le désinvestissement et les sanctions à l’égard de leur pays en raison de sa politique d’annexion des territoires palestiniens. Et, de manière quasiment unanime, à quelques exceptions près, tous les Israéliens sont à la fois prompts à condamner BDS et à balayer du revers de la main son efficacité. Comme le résume Daniel Shek, ancien ambassadeur d’Israël à Paris et figure modérée de la vie politique locale, « le plus grand accomplissement de BDS est de rendre ce pays fou ! ».

Vu de l’étranger, le mouvement BDS ne cesse d’engranger des succès, certes relativement petits et symboliques, mais des succès quand même. Vue d’Israël, la problématique est plus compliquée. Certes, il a « rendu le pays fou », certes, il ne semble pas avoir de prise sérieuse sur l’économie israélienne, qui se porte comme un charme, notamment sur le plan des nouvelles technologies. Mais il semble pourtant que ses conséquences se fassent sentir de manière plus souterraine et insidieuse.

Contrairement aux affirmations du gouvernement et de la plupart des Israéliens eux-mêmes, l’impact de BDS n’est pas bénin : il est l’un des principaux facteurs de la dégradation de la situation démocratique et du débat intellectuel dans le pays car, pour la première fois depuis peut être les guerres des Six-Jours et du Kippour, Israël se sent vulnérable. Il s’agit non pas d’une vulnérabilité existentielle qui menacerait la survie même de l’État fondé en 1947, mais d’une fragilité face à un mouvement qui expose les dérives nationalistes et religieuses de la même manière que le mouvement anti-apartheid dénonçait le racisme et la violence du gouvernement blanc en Afrique du Sud, pourtant considérée par beaucoup jusqu’à sa chute (à commencer par les gouvernements occidentaux et… israélien) comme parfaitement fréquentable.

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