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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Tribune : Laurent Bouvet, le nouveau radicalisé (Aude Lancelin)

17 Février 2018 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie, #Laïcité

Tribune : Laurent Bouvet, le nouveau radicalisé (Aude Lancelin)

Grâce au « en même temps » de Macron, Laurent Bouvet, représentant de toute une pseudo-gauche qui a son rond de serviette chez « Causeur », fait son entrée au « conseil des sages de la laïcité ». Un signal inquiétant, et l’occasion de revenir sur un parcours intellectuel symptomatique des recompositions actuelles.

Le quinquennat Hollande n’aura pas été un désastre pour tout le monde. Certains y auront même prospéré au-delà de tout pronostic, épousant par toutes leurs fibres intellectuelles, la mue définitive du PS en parti libéral-autoritaire. Un processus si violent qu’il aura fait éclater la gauche socialiste après la présidentielle de 2017. Parmi eux, le politologue Laurent Bouvet pourrait bien être tenu un jour pour le « patient zéro » de ce raidissement spectaculaire de nombre de hiérarques socialistes, qui ne rougirent par de faire mine de suspecter leur propre candidat à la présidentielle, Benoît Hamon, de complaisances islamistes. Aujourd’hui, Bouvet, qui patrouille toute la journée sur Twitter contre les gauchistes vus en soi-disant sympathisants des crimes de Daech, dresse des listes et dénonce obsessionnellement des personnalités comme Rokhaya Diallo, Danièle Obono ou Edwy Plenel, vient de rejoindre le « conseil des sages de la laïcité ». Une instance toute neuve, mise en place par le Ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, idole du « Figaro » et de « Valeurs actuelles », afin de « préciser la position de l’institution scolaire en matière de laïcité et de fait religieux ». Un signal pour le moins inquiétant, tant Bouvet est le représentant d’une pseudo-gauche rescapée du vallsisme qui prétend lutter contre l’extrême-droite en construisant en réalité des ponts avec elle.

Lorsque l’ex-président du conseil général de la Corrèze accède à l’Elysée en 2012, Laurent Bouvet n’est encore que l’auteur méconnu du Sens du peuple (Gallimard), réquisitoire intéressant contre une gauche libéral-libertaire ayant largué les classes populaires. Du Michéa sans le style, pour qui apprécie le philosophe montpelliérain, auteur d’Impasse Adam Smith, mais où pas une phrase ne renseignait encore sur les idées fixes futures de Bouvet. Quatre ans plus tard, le même personnage, suractif sur les réseaux sociaux où il distille sans compter son temps et son venin, est une figure médiatique tellement demandée que début 2017, sous le titre de La Gauche zombie (Lemieux éditeur), il parvenait à publier le recueil de plus de 300 pages de chroniques et autres interviews généreusement distribuées au Monde, au Huffington Post, au Figaro, à Marianne, à Libération, à Slate, et ailleurs. Bizarrement ses interventions dans le mensuel Causeur, nouveau compagnon de route idéologique de l’auteur s’il en est, n’y avaient pas été reprises. Sursaut de pudeur ou souci de respectabilité, on ne sait. 

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