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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Les huit erreurs de la politique américaine au Proche-Orient (Chas W. Freeman Jr.)

28 Juin 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Proche et Moyen-Orient

Les États-Unis connaissent au Proche-Orient des déboires dont ils sont amplement responsables. Leurs erreurs diplomatiques sont clairement identifiées, que ce soit à l’égard de leur occupation de l’Irak, de leur volonté d’imposer la démocratie, de leur incompréhension de l’islam ou de leur soutien aveugle à Israël. Ces remarques sont tirées d’une intervention de l’ambassadeur Chas W. Freeman Jr. le 9 juin 2016, au Center for the National Interest à Washington. Dans le contexte de la campagne électorale américaine, elles ne manqueront pas d’apparaître comme iconoclastes.

On m’a demandé d’aborder la question des dynamiques géopolitiques au Proche-Orient, celle des réajustements qui s’y constatent dans les États de la région, ainsi que les perspectives de rétablissement de la stabilité régionale. Je suis tenté de vous suggérer de lire mon dernier ouvrage, America’s Continuing Misadventures in the Middle East1. Tant de choses sont allées de travers qu’il est difficile de faire court ou d’être optimiste.

Il y a tout juste 218 ans, Napoléon se préparait à prendre Malte. Son objectif était de lever l’obstacle qui aurait empêché la France révolutionnaire de s’emparer de l’Égypte. Il parvint à envahir l’Égypte le 1er juillet 1798. La campagne de Napoléon dans ce pays comme en Palestine donna le coup d’envoi d’une entreprise de transformation du Proche-Orient qui dura deux siècles. Les puissances impériales européennes et plus tard les États-Unis n’ont eu de cesse de vouloir convertir les Arabes, les Perses et les Turcs aux vertus séculières de l’Europe des Lumières, de les démocratiser, de leur imposer des modèles occidentaux de gouvernance en remplacement de systèmes locaux et islamiques et, plus récemment, de les persuader d’accepter un État juif dans leur environnement immédiat.

Ces tentatives de diplomatie « transformative » ont finalement toutes échoué. La capacité de la prochaine administration [américaine] à influencer les évolutions du Proche-Orient s’en trouvera diminuée. Au nombre des imbécilités de notre interminable et grotesque campagne électorale figure celle qui consiste à rendre le président Obama responsable de cette situation. Que n’a-t-il bombardé la Syrie, rejeté l’engagement de son prédécesseur de retirer l’armée américaine de l’Irak, refusé tout compromis avec l’Iran sur la question du nucléaire, plié devant Benyamin Nétanyahou ou quoi que ce soit d’autre ! L’ordre ancien au Proche-Orient serait toujours bien en place et les États-Unis y seraient encore à la manœuvre.

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