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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Taly Jaoui, Philippe Velilla, Génération SOS RACISME. Heurs et malheurs d’une génération morale.

14 Mars 2016 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Mouvements antiracistes, #SOS Racisme

Taly Jaoui, Philippe Velilla, Génération SOS RACISME. Heurs et malheurs d’une génération morale.

Note de lecture sur un ouvrage qui vient de paraître. Nous ne partageons pas toutes les analyses, mais nous pensons que cette publication devait être signalée.

1 Dans cet ouvrage, les deux auteurs proposent de revenir sur le mouvement antiraciste au prisme de l’association SOS Racisme, association créée en 1984 qui est rapidement devenue un acteur incontournable de l’antiracisme contemporain en France. En effet, l’association s’est inscrite de façon inédite dans un grand mouvement de masse, présenté comme apolitique, rassemblant une génération morale autour des grandes valeurs humanistes. Comme le rappellent les deux auteurs, si le mouvement antiraciste est d’abord générationnel (p. 13) et SOS Racisme une affaire de Potes1 « sans distinction de couleur de peau, d’origine ou de religion » (p. 7), il est important de mener une analyse de l’histoire interne de l’association, faite de scissions et de contradictions et de mettre en évidence le contexte socio-politique général favorable à l’émergence d’un discours apolitique, pacifiste et universaliste. L’ouvrage est co-écrit par Taly Jaoui, documentariste et ancienne membre de l’équipe dirigeante de SOS Racisme et Philippe Velila, essayiste, auteur de plusieurs ouvrages sur les questions d’identité et de communautarisme.

  • 2 Christian Delorme, La Marche, Paris, Bayard, 2013.
  • 3 Les auteurs nous expliquent qu’à Marseille, en 1983, la liste socialiste aux municipales fera une a (...)

2 Les auteurs situent le contexte de l’émergence d’un tel discours universaliste dans la banlieue de Lyon, à Vénissieux, dans le quartier des Minguettes qui va connaitre une succession de conflits entre policiers et jeunes l’été 81. Ces conflits sont eux-mêmes le résultat de choix politiques contestables comme la « gestion policière des population immigrées par des fonctionnaires souvent issus de familles pieds noirs2 » (p. 17), qui va renforcer localement les conflits entre une jeunesse précarisée et des représentants des forces de l’ordre aux méthodes répressives et violentes. Dans cet antagonisme, la question du racisme, en tant que phénomène situé « à la confluence de tous les maux de la société » (p. 6) se dessine en toile de fond. En effet, l’immixtion des questions ethniques et des questions sociales va créer un climat de tension général, dans lequel les responsables politiques vont jouer un rôle non-négligeable, en favorisant par exemple, pour des raisons de calcul électoral, l’émergence d’un discours sécuritaire3.

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