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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Israël : ces "nouveaux traîtres" à la tête des ONG de gauche

20 Décembre 2015 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Israël et le sionisme

Israël : ces "nouveaux traîtres" à la tête des ONG de gauche

 

« Shtoulim », en français « implantés », est le terme hébreu qui fait, en cette fin d'année, le buzz en Israël. Mais loin des nouvelles technologies liées au jardinage, il désigne les « nouveaux traîtres », ceux qui à la tête d'ONG de gauche sont considérés par la droite nationaliste comme des agents de l'intérieur implantés par des gouvernements étrangers afin de délégitimer le pays.
Tout a commencé avec la diffusion, mardi dernier, par Im Tirtzu, une organisation ultranationaliste, d'un clip vidéo. En ouverture, une image particulièrement dramatique : un gros plan sur un Palestinien brandissant un couteau avec lequel il s'apprête à attaquer un Israélien. En arrière-fond, le narrateur explique : « La prochaine fois qu'un terroriste vous poignardera, il sait qu'il y aura quelqu'un pour le défendre… » Afin que les choses soient claires, l'image est suivie de quatre portraits en noir et blanc, style photos de détenus, avec leurs noms et leurs fonctions : Yishaï Menuhin du Comité public contre la torture, Avner Gvaryahu de Breaking The Silence, Hagaï Elad de B'Tselem et Sigi Ben Ari de Hamoked, le Centre pour la défense des droits de l'individu. Une sorte de « bande des quatre » formée des dirigeants des plus importantes associations de défense des droits de l'homme en Israël. Ils sont accusés de travailler en Israël pour le compte de l'étranger : qui pour la Hollande, qui pour l'Allemagne, qui pour la Norvège ou pour l'Union européenne… Bref, ce sont des « taupes qui soutiennent le terrorisme palestinien avec des fonds venus d'États hostiles à Israël ».
Ce clip de 68 secondes a fait fureur sur les réseaux sociaux. Posté sur Facebook par Ronen Shoval, le fondateur d'Im Tirzu, il a été, en quelques heures, vu plus de 160 000 fois. Un texte l'accompagnait : un appel à soutenir un projet de loi visant à réduire de façon draconienne les activités de toutes les ONG de gauche. Son auteur, un député Likoud, veut imposer une amende de 100 000 shekels (24 000 euros) à toute ONG qui aurait enfreint les obligations que le texte veut lui imposer. Cette nouvelle proposition de loi vient s'ajouter à celle présentée il y a quelques semaines par la ministre de la Justice, Ayelet Shaked. Si elle est votée, elle contraindrait les associations non gouvernementales à se déclarer publiquement. Du moins celles dont le budget repose, à hauteur d'au moins 50 %, sur des fonds venus de gouvernements étrangers. À chaque rencontre avec des fonctionnaires, les dirigeants de ces ONG devraient révéler les origines de leur soutien financier. Lors de leur présence à la Knesset (le Parlement), les membres des associations incriminées seraient obligés de porter un badge spécial avec mention de leurs noms. Une manne pour certains caricaturistes politiques qui ont dessiné cette « rouelle » nouvelle manière. En présentant son texte, Ayelet Shaked a été particulièrement explicite : « Ces ONG défient l'autorité du gouvernement élu par le peuple. Elles sapent le caractère souverain de l'État d'Israël. »

« Rivlin n'est plus notre président »

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