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Repères contre le racisme, pour la diversité et la solidarité internationale

Islamophobie: Mise au point sur une contre enquête (CCIF)

8 Juillet 2015 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Islamophobie

Extrait concernant un dossier où "Repères" a été mis en cause :

b) Sur les cas isolés retenus par les auteurs pour tenter de mettre en cause la qualification islamophobe retenue par le CCIF, un examen plus détaillé et une demande d’information auraient permis de mieux appréhender la réalité des faits.

A titre d’exemple, prenons l’un des principaux cas mis en cause par les auteurs : l’affaire des animateurs de vacances pour la mairie de Gennevilliers. Pour rappel, la mairie avait fin au contrat de ces animateurs, au motif que leur jeûne durant le mois de Ramadan mettrait en danger les enfants dont ils avaient la responsabilité.
Le CCIF avait alors alerté la mairie sur le caractère discriminatoire d’une telle mesure, puis organisé avec d’autres associations une mobilisation qui avait permis de faire annuler la décision, l’équipe du maire réalisant la nature problématique de leur positionnement initial.

Ce n’est pas, comme le prétendent Mme Kersimon et M. Moreau pour nier la nature islamophobe du dossier, sur une simple problématique de sécurité que portait la décision de la mairie, mais sur le fait que c’est bien la pratique religieuse des animateurs qui faisait d’eux des potentiels facteurs de risque. Nous avions relevé à l’époque qu’une telle approche du risque sanitaire était abusive, puisqu’elle supposait que tout animateur présentant une disposition physique particulière (grossesse, diabète, fragilité osseuse, condition cardiaque…) devrait également être renvoyé, précisément pour les mêmes raisons invoquées.

Or la décision de la mairie ne s’appliquait qu’aux seuls animateurs de confession musulmane. D’autre part, la mise en œuvre d’une « police du jeûne » semblait surréaliste, en ce qu’elle se basait sur l’identification des salariés en raison de leur appartenance religieuse supposée, sans même parler des contingences opérationnelles que cela soulèverait. Il est éclairant de relever que, dans les échanges avec la mairie, ont été invoquées les notions de laïcité, de visibilité religieuse et d’autres concepts ayant peu à voir avec la question de sécurité. La capacité d’écoute et de remise en question de la mairie de Gennevilliers, sur ce dossier, est à saluer, ainsi que la qualité de la mobilisation des associations impliquées à l’époque. On voit ainsi, sur ce cas en particulier, que c’est l’ensemble des faits, des discours, des échanges et des décisions qu’il faut analyser de manière conjointe si l’on veut réellement comprendre et identifier la nature discriminatoire d’une pratique.

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