Pour une politique étrangère de gauche (collectif)
7 Mai 2015 , Rédigé par Repères anti-racistes Publié dans #Politique française, #Questions internationales
« Nous devons changer, car le monde a changé »: alors que « la question sociale internationale est la source première de tous les périls », solidarités, multilatéralisme, échanges et altérité sont les maîtres mots de ce que pourrait être une nouvelle politique internationale, que définissent ici Bertrand Badie, Jean-Pierre Dubois, François Gèze, Alain Gresh, Eva Joly, Michel Laurent, Leïla Shahid et plusieurs autres personnalités.
La politique étrangère française est en crise, dans un monde en crise. Les anciennes grilles d’analyse ne fonctionnent plus, et il tarde d’en forger d’autres pour agir dans des situations de plus en plus dangereuses et porteuses de drames pour l’ensemble des populations de la planète.
Face à un monde sans cesse plus violent, plus désorganisé, plus incertain, il est grand temps de changer radicalement nos attitudes et nos choix, donc notre politique internationale. Les schémas d’hier, abondamment utilisés, jusqu’à nous ramener souvent dans l’ambiance du Congrès de Vienne (1815), ne correspondent plus aux données présentes. En campant dans l’usage des recettes passées, nous aggravons les périls sans répondre aux besoins humains nouveaux; en persistant dans l’erreur, nous construisons, jour après jour, l’irréparable malheur des peuples.
Nous devons changer, car le monde a changé : le formidable bouleversement que constitue la mondialisation crée un monde qui est censé inclure l’humanité tout entière et la réunir pour la première fois sur une même scène, dont les contrastes économiques et sociaux saisissants l’emportent désormais en importance sur les enjeux stratégiques classiques. Ce monde est aujourd’hui interdépendant, tant les technologies nouvelles et les mutations économiques font se rencontrer des Etats autrefois claquemurés dans leur souveraineté. Ce monde est mobile, nourri d’échanges et d’opportunités nouvelles; le migrant incarne son avenir, alors qu’on s’ingénie à le réprimer sans jamais pouvoir l’arrêter. Ce monde en mutation profonde n’est devenu ni meilleur, ni pire: il sera ce que nous en ferons, à l’initiative des Etats, mais plus encore à celle des sociétés. Le pire reviendra à ceux qui en ont peur, comme à ceux qui ne veulent pas le voir évoluer.
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Pour une politique étrangère de gauche
" Nous devons changer, car le monde a changé ": alors que " la question sociale internationale est la source première de tous les périls ", solidarités, multilatéralisme, échanges et altérit...
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